Intel — feuille de route IA & datacenter (Xeon 6, Gaudi 3), AI PC (Lunar Lake) et chiffres récents (2024–T2 2025)

Après un cycle difficile, Intel se réorganise et pousse un triptyque clair en 2024–2025 : datacenter avec Xeon 6 (Sierra Forest / Granite Rapids) et l’accélérateur Gaudi 3 pour l’IA ; AI PC avec Core Ultra (Lunar Lake) et sa NPU dédiée ; fondeur avec l’entité Intel Foundry qui se structure comme un vrai business tiers. Objectif : regagner du terrain dans l’IA et sécuriser une trajectoire de marge via l’efficience, l’ouverture logicielle et des partenariats industriels plus lisibles.
Identité, organisation et périmètre (2025)
Intel Corporation (Santa Clara) articule ses activités autour de : Client Computing (Core Ultra, plateformes PC, graphiques intégrés Arc), Data Center & AI (Xeon 6, Gaudi 3, solutions réseau/edge) et Intel Foundry (activités de fabrication et services pour Intel et clients externes). L’année 2024 s’est close sur un chiffre d’affaires d’environ 53,1 Md $ (-2 % YoY), avec un T2 2025 à 12,9 Md $ (CCG ≈ 7,9 Md $, DCAI ≈ 3,9 Md $, Foundry ≈ 4,4 Md $). Au-delà des variations conjoncturelles, la priorité visible est l’alignement produits × logiciel × systèmes sur des cas IA concrets, et la montée en gamme des PC « AI ».
Datacenter : Xeon 6 (Sierra Forest & Granite Rapids) et Gaudi 3
Xeon 6 marque une inflexion d’architecture et de segmentation. Sierra Forest, la variante E-core, vise la densité et l’efficience pour des charges orientées scale-out (services cloud, micro-services, vRAN, edge). Granite Rapids, en P-core, cible les charges intensives (bases de données, analytics, calcul critique) avec une focalisation sur la bande passante mémoire et les I/O. L’idée : optimiser le coût total de possession (TCO) en proposant des tuiles adaptées à chaque profil de charge, tout en gardant une cohérence plateforme.
Côté accélération IA, Gaudi 3 se positionne comme une alternative ouverte : PCIe pour intégrer des serveurs existants, références « rack-scale » pour des déploiements rapides, et une emphase sur les frameworks majeurs via une pile logicielle ouverte et documentée. Les annonces 2025 poussent la disponibilité et l’élargissement OEM/cloud, point clé pour crédibiliser l’offre face aux options dominantes.
AI PC : Lunar Lake et l’ère des NPU dédiées
Sur PC, Lunar Lake étend la promesse des Core Ultra en mettant l’accent sur la sobriété et l’IA locale : NPU dédiée (en dizaines de TOPS), iGPU Arc (Xe2) plus efficace, et des optimisations logicielles régulières (pilotes graphiques et firmwares) pour faire progresser l’expérience réelle (FPS, latences, autonomie) sans changer le matériel. En pratique, les cas d’usage (copilotes, traitement audio/vidéo, créa légère, productivité) deviennent plus crédibles quand la NPU décharge CPU/GPU et stabilise l’autonomie.
Pile logicielle & expérience développeurs
La bascule ne se fera pas qu’avec du silicium. Sur serveur, l’enjeu est d’assurer la portabilité et la performance des modèles (LLM, vision, speech) avec des toolchains et bibliothèques qui réduisent le temps d’intégration. Côté PC, l’adhérence aux suites créatives, aux runtimes IA et aux copilotes est essentielle pour transformer les TOPS théoriques en bénéfices concrets (latences, autonomie, stabilité). Les mises à jour pilotes côté Arc et les optimisations « AI PC » témoignent d’une stratégie software-first complémentaire du matériel.
Différenciation & concurrence : où Intel peut gagner en 2025 ?
Trois angles ressortent : (1) variante E-core (Sierra Forest) pour pousser la densité et un coût/par watt différenciant sur les workloads « scale-out » ; (2) variante P-core (Granite Rapids) pour les charges intensives avec un focus mémoire/I-O ; (3) Gaudi 3 comme alternative ouverte, avec des designs PCIe et rack-scale, et un effort documentaire soutenu. Sur PC, la bataille se jouera sur l’utilité perçue de l’IA locale et la qualité des pilotes (graphique, multimédia, NPU), plus que sur le seul pic de TOPS.
Marchés & cas d’usage : ce qui bouge vraiment
Cloud public/privé : arbitrage densité/efficience vs. interconnexion et disponibilité ; HPC/Sciences : simulations, rendu, accélération mixte CPU/GPU ; IA générative : entraînement et inférence, fine-tuning, pipelines vectoriels ; Telecom/edge : vRAN, offload média, transports ; Création/entreprise (PC) : copilotes, captures et traitements médias, productivité assistée par IA.
Chiffres récents & dynamique financière
Le FY 2024 se clôture aux alentours de 53,1 Md $ (-2 % YoY). En T2 2025, Intel publie environ 12,9 Md $ de revenus : Client Computing Group (CCG) ≈ 7,9 Md $ (-3 % YoY), Data Center & AI (DCAI) ≈ 3,9 Md $ (+4 % YoY), Intel Foundry ≈ 4,4 Md $ (+3 % YoY). La trajectoire 2025 met l’accent sur la discipline des coûts et la clarification du périmètre (désimbrication de certaines activités programmables, montée en puissance de Foundry).
Risques & points de vigilance (2025)
- Écosystèmes logiciels (serveur et PC) : parité fonctionnelle, qualité des pilotes, documentation et outillage.
- Contrainte d’offre & supply : cadence de disponibilité produit vs. pics de demande IA.
- Géopolitique : export, capex clients, arbitrages de localisation industrielle.
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Vidéo
Qu’est-ce que Xeon 6 (Sierra Forest / Granite Rapids) ?
La nouvelle génération de processeurs serveurs d’Intel. Sierra Forest (E-core) optimise la densité/efficience pour des charges « scale-out », tandis que Granite Rapids (P-core) cible les charges intensives avec un accent mémoire/I-O.
À quoi sert l’accélérateur Gaudi 3 ?
Accélération IA (entraînement/inférence) avec une approche ouverte et des formats PCIe/rack-scale pour faciliter l’intégration dans des serveurs existants et des déploiements cloud.
Que promet Lunar Lake côté PC ?
Un AI PC plus efficace : NPU dédiée pour l’IA locale, iGPU Arc (Xe2) modernisé, et optimisations pilotes qui améliorent l’expérience réelle (performances, latences, autonomie).
Quels sont les chiffres récents à retenir ?
FY 2024 ≈ 53,1 Md $ (-2 % YoY). T2 2025 : 12,9 Md $ (CCG ≈ 7,9 Md $, DCAI ≈ 3,9 Md $, Foundry ≈ 4,4 Md $).
Quels risques pour Intel en 2025 ?
Parité logicielle à poursuivre (serveur/PC), contraintes d’offre et arbitrages capex côté clients, ainsi que des facteurs géopolitiques sur certaines références.
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